Corrida
Marseille, France
Jimmy, Jo et moi sommes partis en avant-midi à Arles. C'est une petite ville à environ 100 kilomètres au Nord-Ouest de Marseille. Jimmy avait vu quelques part qu'il y avait une corrida à cet endroit.
Arles était une jolie petite ville mais sans plus. Par contre, rendus au centre-ville, la gigantesque arène romaine donnait une toute autre allure à Arles. Nous sommes allés voir le prix des billets et c'était très cher. Nous pensions même à ce moment là ne plus y aller. Peu de temps après, un homme est venu nous voir, il avait un billet à vendre à bon prix. J'ai dit à Jimmy de le prendre comme ça il pourrait y aller pendant que nous allons souper quelque part Jo et moi.
Pendant que nous visitions la ville en attendant l'heure d'ouverture des portes, des milliers de gens arrivaient. Les rues se sont remplis rapidement, la musique espagnole jouait à tue tête et l'ambiance était palpable. Il y avait même des canons qui projetait des confettis rouge, noir et blanc en forme de taureau dans le ciel. Jo et moi commencions à regretter de ne pas avoir de billet. Nous sommes donc partis à la recherche de « scalpers ». Après plusieurs tentatives de recherches, une femme directement à mes côtés leva son bras dans les airs avec trois billets dans les mains. Nous avons tout de suite sautés sur l'occasion. Nous en avons acheté deux et échangé le troisième pour pouvoir être assis à côté.
Ce qui nous semblait être un petit événement était tout autre rendu dans l'arène. Près de vingt milles personnes prenaient places. Il y avait un orchestre de musique espagnole qui jouait sans cesse et la foule suivait le rythme en tapant des mains. Lorsque le premier taureau est entré dans l'arène, la tension était à son comble. Il n'y avait que le silence de la foule qui était audible. Plusieurs toréadors agitaient leur cape rose pour essouffler le taureau enragé qui fonçait sur tout ce qui bougeait. Ensuite, un autre toréador entrait en scène sur un cheval et tentait de planter des épées dans le cou du taureau. Le sang coulait abondamment sur les flancs du taureau qui pourtant continuait fièrement de se battre. Un autre toréador, qui semblait être la vedette prenait ensuite la relève. Seul au milieu de l'arène, il agitait sa fameuse cape rouge pour faire passer le taureau le plus près possible de lui. Lorsque le taureau devenait trop épuisé, le toréador plantait sa longue épée dans le cou du taureau pour l'achever pendant que la foule l'acclamait tel un dieu romain. Une équipe venait ensuite sortir le cadavre et le spectacle recommençait de nouveau.
Pour nous, québécois, le spectacle était horrible. Jo est sortis de l'arène bouleversé après le deuxième combat. Jimmy et moi sommes restés pour quelques autres combats mais c'était difficile à regarder. Nous étions sans mots et nous regardions avec dégouts la foule qui semblait pourtant très apprécier le spectacle. J'ai de la difficulté à comprendre ce qu'il y a de plaisant à regarder un animal se faire tuer gratuitement de sang froid. Nous en avions des frissons dans le dos à chaque fois qu'un toréador plantait une épée dans la chair du taureau qui ne voulait que se défendre d'une mort imminente.