Sales voleurs
Marseille, France
Après plusieurs jours sans nouvelles nous revoici à Marseille. Entre temps il s'est passé beaucoup de choses. Nous avons d'abord été visiter la ville de St-Tropez et ses environs. Nous y sommes restés quelques jours. Malheureusement, nous n'avons plus de photos de ce charmant petit coin de pays.
Dimanche dernier, nous étions partis à L'Escalet. C'est une petite plage entourée de rochers et il y a un sentier qui longe le littoral sur plusieurs kilomètres. La vue est magnifique et il est possible de se baigner un peu partout dans l'eau turquoise de la Côte d'Azur. Lors de notre retour au « camping car » en fin de journée nous avons constaté que la porte côté passager était mal fermée. Nous avions pourtant bien verrouillé toutes les portes. En entrant dedans, ce que nous craignions le plus venait de se confirmer. Nous avons été victimes d'un vol. Notre portable, nos porte-feuilles, le iPod à Jo et l'appareil photo avait disparus. Je suis resté figé tout en regardant dans le vide pendant plusieurs longues minutes pendant que Jo pleurait abondamment à mes côtés. Toutes nos photos de voyage était dans le portable ainsi que tous mes articles incluant les journées qui ne sont pas sur le blog. Tous nos souvenirs venaient de disparaître. En plus, nous n'avions plus de carte de crédit, de carte de guichet, de permis de conduire, de carte d'assurance maladie et d'argent comptant. Pour ajouter à notre malheur, nous étions supposés faire une épicerie ce matin même mais tout était fermé vu que nous étions dimanche. Donc il ne nous restait plus rien à manger et en plus, il n'y avait pratiquement plus de diesel dans le « camping car ». Nous étions sans ressource. C'était la fin du monde pour nous à ce moment là. Je n'ai pas dormis de la nuit et je n'ai fait que penser à pleins de plans machiavéliques contre ces sales voleurs.
En trois mois de voyage, je n'ai jamais oublié mon porte-feuilles nul part. La seule fois où je l'ai oublié c'est cette journée là. Je n'avais jamais non plus oublié d'emporter l'appareil photo. Par contre, j'avais au moins envoyé un « back up » de mes photos sur un DVD à mon père lorsque nous étions en Thaïlande et je m'étais envoyés mes articles du mois de juin et de juillet dans mes courriels au cas où. Donc je n'ai perdu que ceux du mois d'août et il me reste ceux sur le blog encore.
Comme par hasard, Jimmy (Jean-Michel de son vrai nom) se trouve présentement à Marseille pour un mois. C'est un ami avec qui j'ai étudié et travaillé pendant le cégep. Il a fait un échange de maison avec une femme d'ici. Elle est à Montréal pendant ce temps. Jimmy était supposé venir nous rendre visite deux jours plus tard. J'ai réussi à lui envoyer un message par « Facebook » pour lui dire de venir le plus tôt possible pour nous aider. Nous avions besoin d'argent ne serait ce que pour se nourrir. En passant, tout est payant même internet donc ça n'a pas été facile d'aller sur « Facebook ».
Le lendemain, nous nous sommes rendus à la Gendarmerie de St-Tropez. Nous avions probablement du diesel pour se rendre et revenir seulement. Il fallait limiter les déplacements. Nous avons fait un déclaration de vol mais il n'était pas possible de contacter personne au Canada de là. La gendarmerie nous a dit que nous pouvions aller dans une banque pour qu'elle communique avec notre banque au Canada pour transférer des fonds. Ce fut un échec sur toute la ligne. Aucune banque n'acceptait de faire cela. Nous sommes ensuite allés à la police municipale. C'est à partir de ce moment que le vent a tourné. Une femme qui travaillait là nous a emmenée juste à côté dans un centre de travailleuses sociales. Ils ont contacter l'ambassade qui a contacté mon père. C'est eux qui nous ont dit que nous pouvions transférer de l'argent par « Western Union » presque instantanément. En France il y en a dans tous les bureaux de poste. Ensuite, la travailleuse sociale a dit qu'elle nous aiderait un peu financièrement pour nous permettre de manger. Nous avions très faim à ce moment là. Ce n'est pas facile de vivre sans argent. Nous nous attendions à environ quinze ou vingt Euros maximum. Nous avons finalement eu soixante-dix Euros. C'est presque cent dollar Canadien. Nous avons pu mettre un peu de diesel dans le « camping car » et nous avons fait une petite épicerie.
À notre retour au camping, Jimmy était là en train de nous attendre. Ça faisait quelques temps que je ne l'avais pas vu. Il a souper avec nous et nous avons picolé toute la soirée. Ça nous a fait vraiment du bien parce que depuis deux jours nous étions tellement déprimés. Il nous a donc invité à rester chez lui à Marseille pour que nous puissions régler toutes nos affaires.
La maison est vraiment très belle avec une piscine creusé et deux autres petites unités indépendantes à l'arrière. C'est dans une de ces deux là que nous sommes installés présentement. Nous avons accès à internet et au téléphone. Je vais recevoir ici ma carte de crédit vendredi et pour le reste c'est chez mon père que ça va arriver. Il va ensuite me les envoyer par la poste. Hier nous avons été acheter un nouvel ordinateur portable et un appareil photo. J'avais aussi dernièrement voulu mettre toutes nos photos sur la clé USB à Jo mais finalement ça n'avait pas rentré au complet. J'avais dans la tête que je l'avais formaté mais ce n'était pas le cas. Nous étions tellement content quand nous l'avons découvert. La seule partie que nous avons bel te bien perdue est le Nord de la France. Au moins il y a ceux sur le blog qui nous reste.
La vie reprend tranquillement son court « normal » pour nous maintenant. Dans quelques jours nous allons pouvoir repartir sur la route. Ça aura été un moment très difficile de notre voyage.